La saison canyon hivernale est toujours calme pour le canyonisme dans les alpes-maritimes. La réglementation interdit la descente des canyons habituellement en eau pour protéger les fragiles frayères à truites et les frileux canyonistes d’une hypothermie.
L’usage est donc de pratiquer les canyons secs ou de s’entraîner en falaises aux manipulations diverses de corde afin d’être prêt pour la saison.
Enfin j’écris ça, mais l’usage de beaucoup d’azuréens est plutôt d’attendre le mois de juillet pour aller pratiquer en sachant peu et en faisant les actions les plus étonnantes possibles.
On est allé faire Ciaudans et Rio-Sec. Deux canyons aux caractères bien différents.
Ciaudans est un ravin sec du Cians caractérisé par un plan de faille impressionnant. Dans la morphogenèse des canyons, Ciaudans se trouve dans la dynamique la plus forte de creusement, avec un bassin versant déjà conséquent et un ratio dénivelé/developpement très fort.
La première partie qui est en quelque sorte encore l’approche du canyon lui-même donne une forte impression avec sa « chalanche » ruiniforme, c’est l’entonnoir qui recueille l’eau de pluie et emporte les roches érodées. Toute cette zone est fortement instable mais en étant prudent avec une approche montagne on peut la parcourir sans risque. Le tout étant de bien respecter les déplacements de chacun et d’être conscient que la corde elle même peut déclencher une chute de pierre.
Une fois le premier grand rappel de 50 mètres fait, la roche devient meilleure dans du calcaire bien dur et ça se verticalise bien. On ne range plus la corde pour presque 400 mètres de dénivelé. C’est plus classique tout en étant très beau.
Rio sec est lui géomorphologiquement un canyon presque fossile. Le bassin d’alimentation a partiellement disparu, rongé par le vallon opposé de Carbonière. Il en a fallu de l’eau pour creuser cet encaissement profond et finement sculpté. Aujourd’hui il ne coule qu’après de très fortes pluies et pas plus de quelques jours tout au plus. Par contre de nombreux bassins restent pleins d’eau longtemps après. L’intérêt de Rio-Sec réside dans sa philosophie « Via-cordata » Un peu comme une via ferrata mais avec des cordes et sans barreaux et singeries. De quoi bosser la progression sur corde pour mon groupe avec des mains courantes aériennes, des pendules, des rappels guidés et même des remontées sur corde et pour moi de sortir quelques techniques d’encadrement qu’on ne voit pas qu’en formation du coup. Une belle journée de rigolade!
Si vous aussi vous êtes intéressé par une balade verticale sans avoir peur du froid, contactez moi!
Bonjour
J’ai le vertige.
Même pire, je fais une peur blocage.
Par chance je connais sa source, encrée dans mon enfance.
Pourtant la montagne me plaît, elle m’attire, et si je dois m’encorder, ce sera dansbun canyon.
Reste pour moi à commencer par les plus faibles hauteurs, et je me tourne vers vous pour me dire vers quel canyon me diriger.
Je ne sui pas à la recherche du moins impressionnant, non, je me connais bien, je voudrais juste celui qui a besoin des cordes les plus courtes (je ne sais pas comment expliquer autrement).
Pourriez-vous me guider ?
Combien coûterait ce canyon avec vous et mon fils de 22 ans qui pratique l’escalade en salle ?
Salut Guigui,
Inutile que je le répéte pour chaque post, mais quand même : tes articles sont de grandes qualités, et j’apprécie particulièrement l’approche géologique qui justifie les phénomènes qu’on rencontre – en particulier lorsqu’ils changent dans un même canyon.
L’autre grande qualité de ton blog est cette approche *globale* de l’activité : environnement, géologie, technique, sportive, humaine, historique.
Et je ne pense pas avoir lu ça ailleurs, et peut-être pas connu des canyoneurs aussi complets que toi.
Voila, tu es habillé pour l’hiver, mais tout cela est sincère.
NEC