Important à lire jusqu’au bout
Le canyonisme et le kayak sont des activités sportives plutôt assimilées à la montagne. On marche pour accéder au cours d’eau et en sortir, on subit des alternances de chaud et de froid, on nage, on saute, on dépense pas mal d’énergie pour progresser et en gestion de stress. C’est pour ça qu’il est important d’être en bonne santé.
Qu’est ce qui caractérise quelqu’un en bonne santé pour nos activités? Je suis tenté de dire, il faut être capable de courir une cinquantaine de mètres, nager la même distance, d’être capable de porter une charge de 10 kilos (votre combinaison mouillée et/ou un kayak) d’être suffisamment agile pour sautiller à un endroit déterminé sans tomber et surtout de tenir un effort modéré type randonnée pendant au moins deux heures.
Rien d’insurmontable donc mais si vous n’arrivez pas à courir 10 mètres, vous êtes essoufflés en montant un étage, vous ne touchez pas vos pieds avec vos mains ou encore vous assoir au sol et vous relever facilement, il vaut mieux passer votre tour parce que ce n’est pas compatible avec l’activité, même dans les parcours les plus faciles. Une condition physique normale est un gage de sécurité pour vous mais aussi pour le reste du groupe.
Je rappelle que vous devez nous informer de vos problèmes de santé avant l’activité et que le cacher ne fonctionne pas.
Je vais énumérer quelques problèmes de santé rencontrés ces dernières années et vous donner notre point de vue là dessus.
Blessures récentes
Une entorse qui date d’un mois, une fracture de moins de trois mois, une lombalgie, tout ces petits bobos qui guérissent avec le temps doivent nous être signalés. Dans des canyons comme Raton ou Amen, ça sera rédhibitoire mais dans les autres cas, on ne refusera pas, on adaptera juste nos propositions. Un saut qui touche le fond ne sera pas à faire avec une entorse récente, tout comme un saut de 5 mètres pour une lombalgie.
Opération récentes
Plus grave, une opération avec des sutures récentes peut se rouvrir sur un choc. On n’a pas du tout envie de gérer une hémorragie interne en plein canyon avec un hélico disponible dans deux heures. Comme le point du dessus, on peut adapter la pratique avec moins de sauts et poser un peu plus de corde pour pratiquer en douceur, on doit juste le savoir.
Prothèses
Pour l’instant nous n’avons jamais eu de problèmes avec les participants équipés de prothèses de genou, hanche et épaule. Ceux-ci nous ont toujours signalé cette particularité et ce serait bien qu’on continue comme ça.
Subluxations chroniques
Ceci concerne clairement les épaules qui se déboitent toutes seules. Il est important de le savoir avant et de connaitre votre procédure à appliquer. Il faut bien réaliser qu’on ne peut pas faire un canyon avec une épaule luxée.
Pour le kayak, c’est souvent mieux de s’abstenir, c’est quand même le sport qui luxe le plus d’épaules.
Problèmes cardiaques
Un infarctus en activité peut arriver, c’est déjà arrivé plusieurs fois dans différents coin de France et on n’a pas de défibrillateur en canyon ou en rivière. Donc si vous avez des soucis connus avec des alertes récentes, abstenez vous! Votre famille préfèrera vous revoir le soir même et nous aussi.
Diabète
Le diabète n’est pas une entrave aux activités, il est indispensable d’être prévenus par contre et indispensable que vous ayez du sucre avec vous tout au long de l’activité. Si vous avez un appareil de mesure, menez le aussi, on le stockera dans une boite étanche que vous garderez avec vous. Conseil : n’injectez pas trop d’insuline le matin de l’activité, vos muscles vont consommer beaucoup de sucre.
Asthme
Le topo est identique au diabète, vous pouvez venir, vous devez prendre de la Ventoline avec vous qu’on stockera dans une boite spécifique et le guide et votre entourage doivent être au courant. Si le problème est grave, on adaptera aussi pour éviter les marches trop violentes.
Problèmes de vue
Quand je parle de problème de vue, je parle des gros problèmes. Il est important de voir où vous mettez les pieds et de pouvoir vous situer dans l’espace. Les porteurs de lentille devront en avoir de rechange, ou des lunettes qu’on pourra comme d’habitude stocker dans une boite dédiée.
Quand aux porteurs de lunettes, un cordon c’est bien, vraiment. A défaut, ranger les lunettes dans la combinaisons lors des sauts fonctionne bien aussi.
Surpoids
C’est la maladie du futur et qu’on soit honnête, c’est celle qui pose le plus de problèmes et d’accidents dans l’activité. Pour définir le surpoids on va appliquer deux points de vue, un mathématique, bête et méchant et un autre plus subtil qui demande de l’honnêteté.
Première méthode, l’IMC néoprène. Quand vous nous donnez les tailles et poids, avec vos noms, on calcule avec un tableau la combinaison correspondante. Un ratio taille poids négatif attire notre attention très vite et j’ai une base de calcul qui allume l’alerte.
+ 20 pour les hommes et +10 pour les femmes.
Exemple : Avec une taille de 1m70, le poids ne doit pas dépasser 80 kg pour une femme et 90kg pour un homme. La courbe est régulière donc pour un homme de 2m, le poids max devrait être de 120kg. Pour une femme d'1m50, elle ne devra pas dépasser 60kg
Cette méthode n’est pas fiable mais elle nous permet poser la question qui suit.
La seconde question est le passif sportif. Quelqu’un qui a fait beaucoup de sport et qui a arrêté brusquement peut se prendre 30 kilos dans les fesses mais gardera une base solide malgré tout. Idem pour les femmes sportives qui ont eu plusieurs grossesses. La base sportive reste un certain temps.
Il faut être honnête avec ça, on a vu des gens épuisés ne plus arriver à marcher en fin de parcours, couverts d’hématomes. On n’est pas là pour vous faire du mal, au contraire. A noter que les records de poids femmes (120kg) et hommes (150) dans nos groupes ont été fait par des sportifs accomplis donc pas de grossophobie, juste du bon sens de VOTRE part
Maladies mentales
Les maladies mentales sont aussi compliquées à gérer si ce n’est plus que les problèmes physiques. Le cas de la dépression est très complexe parce qu’inégal au long de la journée. En phase maniaque, le participant peut prendre des risques liés à l’euphorie et à une atténuation de la perception du risque. En phase dépressive, les larmes peuvent monter, ce qui n’est pas très grave mais le manque de confiance peut générer de grosses erreurs de prise de décisions. Le canyon et le kayak peuvent être de bons catalyseurs pour se sentir vivre pleinement mais un peu de douceur dans la pratique doit être apporté. Il sera important que la personne ne soit pas trop fragile et plutôt sur la pente remontante.
Autisme
Nous avons été confronté plusieurs fois à des cas d’autisme plus ou moins lourd dans nos activités et l’important est d’être prévenu bien en avance et de manière claire. Pourquoi? Déjà pour ne pas compléter le groupe si c’est assez lourd. L’idéal pour nous étant de n’avoir que l’entourage de la personne autiste. deuxièmement pour prévoir un parcours nous laissant le maximum d’options.
Pour les autistes légers ou autre TCA, Asperger, TDAH, aucuns freins à la pratique et votre enthousiasme est super apprécié par les autres participants. Dans certains cas, vous pouvez nous signaler cette particularité (mais pas trop longtemps), mais d’expérience ça se passe super bien.
peurs irrationnelles
Difficile à catégoriser mais encore plus à gérer pour nous, les psychoses : la peur de l’eau dans les bassins, du vide, la peur des araignées, serpents, oiseaux, poissons, insectes, d’avoir la tête mouillée, de porter une combinaison, de mettre des chaussettes, de la pluie, de l’heure, du beau temps (toutes sont véridiques). J’aimerai en rire mais ça ne me fait pas vraiment sourire. Je considère qu’on a tous nos problèmes et qu’on est des animaux sociaux qui doivent se comporter de manière fluide dans un groupe sans imposer nos soucis. Vous savez ce qu’est l’activité alors pourquoi vouloir l’adapter à vous?
Non ce n’est pas normal de tuer des animaux parce qu’on a peur, non ce n’est pas normal de faire une crise d’angoisse en mettant une combinaison, non ce n’est pas normal d’hurler à chaque fois qu’on reçoit de l’eau sur la tête par les copains.
On n’est pas du tout formé à gérer ce genre de problèmes qui dépassent toute la pédagogie qu’on peut faire preuve. On doit s’adapter à un groupe social et pas le contraire. Allez voir des thérapeutes dont c’est le métier.
Si c’est une petite phobie gérable, on fera tout pour vous épargner mais s’arracher les ongles et sauter d’une cascade à cause d’une araignée, c’est NON. Et c’est du vécu.
Grossesse
Déjà c’est une bonne nouvelle, bravo! Ensuite il est possible de faire pas mal de choses si on se sent et on a pas mal d’exemple de canyon et kayak réalisés jusqu’à 6 ou 7 mois de grossesse. Bon par contre il faut faire bien gaffe. Pas de sauts hauts voir pas de sauts du tout, pas de chutes. Idem pour la violence des efforts mais tout se fait et c’est une première expérience pour le/la future arrivant(e). On a déjà amené des futures mamans à Riolan à 6 mois et Cramassouri à 7 donc pourquoi pas, à jauger au cas par cas.